Le passé enfoui sous le parking de l’église Saint-Girons exploré à partir du 26 août
À compter du 26 août 2025, des archéologues de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) interviendront à Monein dans le cadre d’un diagnostic archéologique préventif prescrit par l’État (Service régional de l’archéologie – DRAC Nouvelle-Aquitaine).
L’opération se déroulera sur le parking situé au nord de l’église Saint-Girons, pour une durée prévisionnelle de trois jours, susceptible d’être prolongée en fonction des découvertes réalisées.
▶ Pendant toute la durée des travaux, le parking sera fermé au public.
Une histoire à retrouver sous terre
Le site étudié présente un potentiel archéologique important. Il correspond à l’emplacement de l’ancien cimetière paroissial utilisé jusqu’au XIXe siècle. Des sondages menés en 1991 y avaient déjà révélé des sépultures médiévales, parfois déplacées ou fragmentées, ainsi que des structures en lien avec l’histoire religieuse du site.
L’église Saint-Girons, qui domine la commune, est l’un des édifices les plus imposants et les plus singuliers du Béarn. Sa construction commence en 1464 sous l’impulsion de Gaston IV de Foix-Béarn, alors comte de Foix, vicomte de Béarn et gouverneur de Guyenne. Elle s’achèvera en 1530 sous le règne d’Henri II d’Albret, roi de Navarre et petit-fils de Gaston.
L’édifice est un exemple magistral du gothique flamboyant, un style architectural caractérisé par l’élancement des voûtes, la finesse des décors sculptés, les réseaux flamboyants des fenêtres et la monumentalité des volumes. Construite en galets de l’Adour, matériau typique du Béarn, l’église Saint-Girons témoigne de l’importance religieuse, politique et économique de Monein au XVe siècle.
Transformée en temple protestant au XVIe siècle, puis en Temple de la Raison à la Révolution, elle a conservé l’essentiel de sa structure d’origine. Elle est classée Monument historique depuis 1913.
La présence d’indices d’occupations antérieures (protohistoriques ou antiques) sur le territoire communal renforce l’intérêt de cette opération.
Une méthode scientifique encadrée
Le diagnostic consiste à ouvrir des tranchées mécaniques étroites (1,5 à 2 m de large), réparties de manière régulière, afin de sonder le sous-sol sans procéder à une fouille complète. Les archéologues relèveront, dateront et analyseront tout indice de vestige enfoui : sépultures, murs, objets, sols anciens.
Des relevés, analyses et prélèvements permettront de caractériser la nature, la chronologie et la conservation des éventuels vestiges. Selon les résultats, une fouille archéologique plus approfondie pourrait être recommandée.
Préserver et comprendre le patrimoine de Monein
Ce type d’intervention vise à protéger le patrimoine archéologique, tout en permettant aux projets d’aménagement de se poursuivre dans le respect des règles de sauvegarde du passé. Il s’agit également d’une opportunité pour enrichir la mémoire locale, mieux comprendre l’évolution de Monein, et préserver des traces matérielles de la vie des générations passées.
Les résultats feront l’objet d’un rapport scientifique et pourront, à terme, être partagés avec la population.