Quelques célébrités

Baron Tristan de Monein

Le dernier Seigneur de Monein ayant probablement habité l’abbaye laïque qui faisait face à l’église Saint Girons, fut le Baron Tristan de Monein.
Personnage très important, il était Gouverneur de Navarre, Sénéchal de Béarn et Lieutenant général de Guyenne. Il connut une fin tragique, massacré à Bordeaux, en août 1548 par des habitants insurgés contre l’impôt de la gabelle. Un témoin raconte :
[En] « l’an 1548 fut la sédition des gabeleurs en Guienne (…) à cause de quelques imposts nouveaux que le roy Henri II avoit mis sur les salines . Cette furie populaire s’espandit incontinent par toute la Guienne (…) En la ville de Bordeaux (…) furent exercées les plus grandes insolences et plus brutales cruautez, car le… ( date manquante) d’auost , le seigneur de Moneinh , gentilhomme béarnois, lieutenant général en Guienne, en absence d’Henry roy de Navarre, sorty du Chasteau-Trompette, fut inhumainement massacré par quelques belistres sur la porte de la maison de la Mairerie (…) Et ceux qui passaient auprès du cors mort du lieutenant de Roy, qui gissoit nud sur la rue, ensanglantoit le fer de leurs piques dedans ses playes, et branslans lesdites piques jettoient plusieurs cris de joyeuses acclamations, comme en un triomphe de victoire.(…)
La fureur de ses mutins ne dura guère car Anne de Montmorenci connestable de France, avec une armée entra en la ville par la porte des Augustins 
…* ». (On imagine très bien la suite…)

* Extrait de : Histoire de Béarn et Navarre, par Nicolas Bordenave (1517-1572) publié, sur le manuscrit original, pour la Société de l’Histoire de France,  par Paul Raymond. Source : BNF

Henri Duparc

Le compositeur Henri Duparc, né à Paris en 1848, et mort à Mont de Marsan en 1933. Entre 1880 et 1897 il séjourne souvent à Monein avec sa famille, à la villa Florence. Il y conçoit le projet d’un Opéra d’après une nouvelle de Pouchkine, « La Roussalka ». La maladie nerveuse dont il souffre, associée à son grand mysticisme le conduiront à détruire cette œuvre (dont il reste des fragments). Il recevait des personnalités du monde littéraire et artistique comme Francis Jammes ou Charles de Bordeu.

Jean Sarrailh

Jean Sarrailh, né à Monein le 14 octobre 1891 et mort à Paris le 28 février 1964. Historien, spécialiste de l’histoire et de la culture hispaniques des XVIIIe et XIXe siècles. Après avoir étudié à l’École Normale supérieure de Saint-Cloud, il devient agrégé d’espagnol en 1919 et docteur en lettres en 1930. Il est recteur de l’Académie de Grenoble (1937), de Montpellier (1941 puis 1946) de Paris (1947) et président du conseil de l’Université de Paris de 1947 à 1961, Directeur Général au Ministère de l’Education Nationale (1945). Il fonde l’Institut des hautes études de l’Amérique latine en 1954 et la Société des hispanistes français en 1962. Il est élu membre de l’Académie des sciences morales et politiques en 1955. Le collège de Monein porte son nom.

Henri Lacabanne

Henri Lacabanne est né à Monein le trente mars 1909. Son père Jacques Lacabanne exerçait le métier de sabotier. Avec son épouse Jeanne, née Labéta, ils habitaient au 14 de la rue Bourneuf (aujourd’hui rue Jean Sarrailh), où une pièce était aménagée en café, une autre en atelier de cordonnerie. Ce militant socialiste qui refusait la capitulation et la servitude, rentra rapidement dans la Résistance. Totalement révolté par la mise en place du service du travail obligatoire (S.T.O.), il devint au sein de l’Armée Secrète, sous le pseudonyme de Lionel le premier chef de maquis. Il trouva des refuges, s’occupa du ravitaillement, de l’acheminement des hommes, de leur équipement. Dénoncé, il fut arrêté à Pau le 3 octobre 1943. Tout d’abord conduit au siège de la gestapo villa Saint Albert, 104 avenue Trespoey, puis transféré à la prison Saint Michel, à Toulouse, il fut condamné à mort le 2 décembre et fusillé le 28 décembre 1943. Son corps a été retrouvé le 4 septembre 1944, dans le charnier de Bordelongue à Lafourquette (quartier de Toulouse) en compagnie de 27 autres résistants. La place de la mairie porte son nom.